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ZOUGLOU IVOIRE
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16 avril 2010

Asalfo: 'Je suis tout aussi travailleur que chanceux'

 

Asalfo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucun festival de musique urbaine, aucune cérémonie de distinction d’interprètes de chansons, ne parvient aisément à faire une programmation en omettant d’y faire figurer le nom de Magic system, groupe dont le succès est majoritairement attribué à la capacité d’adaptation aux codes et critères de l’univers musical international de son lead vocal. Toujours entre deux avions, il a, à l’aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, échangé avec nous, en partance qu’il était pour Lomé au Togo, pays qui lui décernait son énième trophée.

 

 

Ce n’est pas ton premier voyage sur Lomé. Comment trouves-tu cette ville ?


Lomé est une ville très sympathique. Magic System n’est pas à son premier voyage à Lomé. Nous en revenons à l’occasion des « Awards du succès ». Nous avons un reçu trophée d’honneur pour l’ensemble de notre production discographique et là je repars encore toujours dans le cadre du travail. Comme capitale africaine, elle est hospitalière.

Envisagez-vous une édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumanbo (Femua) là bas ?

L’idée n’est pas mauvaise en elle-même. Seulement nous sommes pour l’instant préoccupés par l’idée de bien asseoir les bases à Anoumambo. Il s’agit pour nous de lui donner de la notoriété, de mastiquer son image. C’est de là bas (Anoumambo) que tout est parti après tout.

Le Femua c’est dans deux mois

Nous sommes actuellement en plein dans les préparatifs de ce festival qui en sera à sa deuxième édition. Initialement prévu pour le mois d’avril, nous sommes en train de réfléchir à un éventuel report, en accord bien entendu avec les annonceurs, les sponsors, les personnes qui veulent bien nous aider, les nombreux partenaires qui sont prêts à nous soutenir. Ce festival doit accroitre et confirmer son statut de festival international. On invite pour ce faire, les artistes de la sous région. Le but est de le faire coïncider avec la célébration du cinquantenaire. Et étant donné que la plupart sor: pointer !important; position: static; display: inline !important; font-weight: normal !important; font-style: normal !important; text-decoration: underline; background-position: 0% 50%; background-repeat: repeat repeat !important; margin: 0px;">des pays africains ont obtenu leur indépendance en 1960, les artistes participeront à cette fête qui est aussi la leur.

Quels sont les artistes de la sous-région qui sont attendus ? 

Du Sénégal, on attend Ismaël Lô ; Patience Dabany du Gabon, Awilo viendra pour le compte du Congo, Too fan représentera le Togo, Bill Aka Kora, le Burkina Faso, quand Soprano sera là pour Marseille.

Il s’était agi de construire à une période un établissement à Anoumanbo. Où en est-on avec ce projet ?

Lorsqu’on veut réaliser ce genre d’œuvre, il faut s’attendre à rencontrer sur le terrain, au moment de la phase d’exécution, des obstacles de plusieurs ordres. Aujourd’hui dieu merci nous en avons fini avec tout ce qui relève de la paperasse. Je veux parler du titre foncier, du plan cadastre, de la lettre d’attribution, de l’agrément.

Vous êtes donc dans la phase d’acquisition du matériau de construction…

Nous sommes beaucoup plus avancés que ça. Outre le matériau de construction nous avons même acquis les infrastructures, le matériel scolaire et pédagogique est arrivé de Paris. Il est dans le conteneur. Nous avons la chance d’avoir la coopération, l’implication de quelques communes de France qui nous soutiennent dans ce projet. 

Combien d’élèves y aura-t-il par classe ?

Là-dessus nous sommes fermes. Nous aimerions ne pas excéder 50 élèves par classe. Il y a 6 classes et on se débrouillera pour prendre au maximum 300 élèves pour tout l’établissement.

Tu étais toi-même élève, quel était l’effectif en ton temps ?

Nous étions environ 80, des fois beaucoup plus de 80 élèves par classe. Et cette classe était scindée en deux groupes. C’était donc pénible de travailler avec ces effectifs pléthoriques, ces classes surchauffées et surchargées. C’est pour cette raison qu’on essaie de respecter les normes en exigeant pas plus de 50 élèves par classe. Si j’avais bénéficié de conditions agréables pour travailler en classe certainement que je n’aurais pas chanté

Mais tu l’aurais regretté aujourd’hui compte tenu de tout ce que tu as obtenu grâce à la chanson

(Sourires) Ah peut-être oui. Bon, enfin, c’est dieu qui décide de nos destins respectifs

Dans quel type d’établissement tu scolarises tes enfants ?

Ma fille Rebecca est à Paris, ils doivent être environ 30 ou maximum 37 par classe. Son frère Jason est ici à la pépinière des deux plateaux, ils sont également 40 par classe. Mes enfants sont encore dans les petites classes et c’est la base il faut donc exiger que ce ne soit pas raté.

Parlons de Jason justement, il a failli lui arrivé malheur, il a été brûlé par l’eau brûlante. 

Oui tout à fait, c’est la servante qui par inadvertance, a renversé cette eau sur lui. Elle ne l’a pas fait sciemment. Ce sont des choses qu’on ne souhaite à personne.

Où étais-tu quand ça s’est passé ?

J’étais en France. Alors il y a quelque chose de curieux, c’est le jour où je recevais mon 13ème disque d’or à Paris que l’accident a eu lieu.

Comment as-tu été informé ?

Ce sont des amis qui m’ont donné l’information par message sms : ‘‘ton fils est grièvement blessé’’

Quelle été ta réaction immédiate ?

J’ai tout de suite trouvé indispensable de rentrer sur Abidjan. Malheureusement je n’ai pas trouvé d’avion sur le champ. Ensuite il y a eu les proches qui ont tenté de me rassurer en me faisant comprendre que ça n’était pas bien grave. Je suis donc finalement arrivé 6 jours après l’accident à Abidjan, auprès de mon fils. Je me souviens que c’était un 27. Et le 29 soit deux jours après, j’ai du retourner à Paris pour des raisons professionnels toujours.

Tu es toujours entre deux avions. Toi qui as eu l’occasion de voyager entre les deux réalités bourgeoise et prolétaire qu’est que tu dis à tes enfants qui n’en connaissent qu’une seule ?

Ah moi mes gosses je les envoie régulièrement à Anoumanbo pour qu’ils connaissent la réalité, qu’ils la côtoient. Il faut qu’ils prennent conscience de la grâce qui les touche. Et j’en discute très souvent avec eux. Ça je peux te rassurer. Leur réalité n’est pas faite que de beaux Toboggans ou de visite de jardins, je veux parler des conditions agréables desquelles rêve légitimement un enfant. Je les amène à comprendre en allant à Anoumanbo avec eux, que voici l’univers de Papa, mais en travaillant dur, on peut arriver à s’en sortir.

Finalement tu te considères travailleur ou chanceux ?

Franchement, c’est les deux. Je me considère tout aussi chanceux que travailleur parce qu’on peut travailler et ne pas avoir la chance d’exceller. Tout comme on peut être chanceux mais si on ne travaille pas, il est impossible de s’en sortir. 

Etais-tu bon élève ?

Oui, je n’en rajoute pas du tout. Tenez, au CM2 à Marcory, j’ai eu à l’examen 148 points sur 170. Est-ce le total de points d’un élève médiocre ça ?
Mais il y a des choses qu’on s’explique difficilement sur le champ, j’étais attiré par « le woyo » (nldr :l’animation) l’ambiance facile.


Vous avez changé de manager. Kabila a été remplacé par Georges Aziz. Etes vous satisfait de ce changement ?

Dans une équipe de foot, quand un nouvel entraineur arrive, il vient avec sa méthode de travail, ses habitudes, mais il ne les impose aveuglement. Il prend en compte, le nouveau cadre qu’il découvre, il adapte sa manière de voir et faire les choses aux réalités existantes. Cette combinaison des deux réalités qui est concluante. Dans le cas que tu évoques ça va. Nous avons en deux ans de collaboration pu obtenir 3 disques d’or, un disque de platine, le trophée Aimé Césaire récompensant les meilleurs de l’année 2009.

Tu es donc satisfait de la collaboration avec Aziz ?

Je suis un homme jamais satisfait. Quand je travaille ce n’est pour être satisfait moi-même. Je travaille pour que le groupe, le public, nos fans. Je travaille pour que ceux qui croient en nous soient satisfaits et fiers de nous.

Parmi eux, il y a Angelo Kabila

Bien entendu, il y a Angelo Kabila. S’il y a quelqu’un qui doit être fier de nous, c’est bien lui. Je ne crois pas que le succès du groupe en lequel il a beaucoup cru puisse ne pas le rendre fier. Non pas du tout. On a commencé ensemble cette aventure, il serait déçu d’apprendre que plus rien ne va. Je pense que s’il y a bien quelqu’un qui en premier est fier de nous c’est lui mais bien évidemment après nos parents !

La Can 2010 en Angola a été la débâcle, l’humiliation de tes amis footballeurs. Comment tu te l’expliques ?

Le fait que soyons déçu est bien la preuve que nous avons cru et nous croyions en la qualité de nos joueurs et de notre équipe. Moi j’aimerais que les Ivoiriens ne regardent pas et ne tiennent pas compte seulement de ce qui s’est passé en Angola, mais qu’ils prennent aussi en considération ce qui a précédé cette étape, tout le bonheur, toute la joie d’avant. Il ne faut surtout pas se décourager, il ne faut pas se lancer dans une entreprise de calomnie en jetant la pierre aux Eléphants. Ils ne méritent pas ce traitement. On veut vraiment s’excuser auprès du public ivoirien mais il faut qu’il soit indulgent et clément pour comprendre que dans le parcours scolaire, tu peux être premier de classe pendant longtemps mais s’il t’arrive d’être quatrième une seule fois, toute ta famille, ceux qui t’aiment et qui croient en toi sont mécontents et déçus. C’est pareil. Et puis qui sait si nos résultats à la coupe du monde seront meilleurs. Dans la vie tu peux échouer au Brevet d’Etudes du Premier cycle (BEPC) et réussir au BAC. Pourtant le Bac est plus prestigieux que le BEPC. Il ne faut donc pas jeter la pierre aux Eléphants. Ainsi va la vie. Tenez, l’équipe du Portugal est arrivée à se qualifier en passant par les épreuves de barrage. Même l’Argentine du célèbre Diégo Maradona s’est qualifiée difficilement en ayant pourtant en son sein Messi le meilleur joueur du monde.

Tu défends assez bien tes amis

Ce sont mes amis mais je parle en tant que citoyen ordinaire, pas en tant qu’amis de footballeurs.

Ce qu’on déplore, c’est l’environnement

Ecoutez, quand on met des multimillionnaires ensemble dans un groupe

Ah bon ! Parce ce qu’ils sont multimillionnaires ?

Si je veux me fier aux salaires qu’ils touchent et qui sont tout le temps exposé dans les journaux, je peux avancer sans risque de me tromper qu’ils sont multimillionnaires. 
Pour revenir au sujet je pense que tu as raison de dénoncer l’encadrement. Il ne faut indexer les joueurs uniquement. Tout le monde a sa part de responsabilité dans cette contre-performance, à commencer par le staff. L’encadrement technique doit se remettre en cause et de façon sérieuse.


Tu prépares une chanson pour le mondial

C’est une éventualité, une probabilité à ne pas écarter mais si on doit vraiment le faire, ce sera dans un autre esprit en gardant l’idée d’apporter notre contribution à la construction de la nation ivoirienne à notre niveau.

Tu présentes des excuses alors que les concernés eux-mêmes ne l’ont pas fait (NDLR : la réalisation de l’interview est antérieure à la présentation officielle des excuses de Drogba tébily Didier, pour l’heure capitaine des Eléphants)


Ce n’est pas leur métier. La meilleur façon de s’excuser c’est de se racheter en marquant des buts, en jouant mieux, en ayant un brillant parcours au mondial. Mon métier à moi, je l’exerce avec ma bouche que j’utilise pour dire des textes, pour chanter, pour parler aussi. Je chante ! Je parle pour défendre les autres, c’est mon métier. Je peux demander pardon parce qu’il ne s’agit pas de leur image, mais de tout le pays à l’extérieur dans le monde et je suis bien placé pour le dire. Je voyage beaucoup.


A l’extérieur justement, tu viens d’être fait sociétaire à vie de la Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM) 

C’est exact. Je suis désormais sociétaire définitif et à vie de la SACEM, statut qui me permet de me présenter aux élections pour la présidence de cette société.

Ce qui n’est pas rien. Ça t’intéresse la SACEM ?

Non pas du tout. Je n’ai rien contre elle, bien au contraire, mais j’estime sincèrement que des structures comme le BUReau Ivoirien des Droits d’Auteur (BURIDA) a beaucoup plus besoin de mes services, de mon expertise. Il y a vraiment beaucoup à faire ici au pays.

Alors Asalfo PCA du Burida bientôt ?

Ah non ! Je pourrais être conseiller ou un poste de ce genre mais pas PCA. Le Burida est l’institution la plus difficile à gérer. C’est très délicat, ça nécessite beaucoup de temps et je ne dispose de ce temps là.

Alex kipré & Elisabeth Goli / Demain

 

 

 

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Commentaires
G
Asalfo a tout dit, il est aussi travailleur que chanceux. Il ne faut pas penser dormir pour que la chance te sourisse.<br /> Ya pas l'homme.
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